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oscuridad

Proserpine

Nova Ars Antica constitutes Ian Charles Lepine's journey through an aesthetics of fragmentation, ruin, and loss.

The beings depicted in this collection are timeless, or rather out of time. Classical influence is constantly overturned and challenged to produce a new classicism, rebellious and yet traditional, an impossibility in the days of Classical Antiquity: the classicism of modernity.

Author: Ian Charles Lepine

Year: 2023

Title: Proserpine

Technique: Ceramic clay sculpture, painted with pigments

 

Thème éternel de l’histoire de l’art, dans l’œuvre de Rubens, du Bernin et de nombreux autres, Proserpine, la déesse du printemps, est toujours représentée en train d’être enlevée par Pluton. Ce buste-ci, départ de la tradition en lui conférent la dignité de la solitude, en lui redonnant le droit de se définir en termes d’elle-même.

      Cette définition entraine pourtant une contradiction terrible : une fertilité de pierre, avec des raisins qui ne donnent pas de vin, une fécondité stérile et trouée. Proserpine devient alors une divinité du renouvellement printanier qui semble pourtant un reste archéologique. L’esthétique ‘alla antica’ de l’œuvre, complétée avec des fractures artificielles semble intensifier l’impression de mort que le spectateur ressent.

Néanmoins, Proserpine est une sculpture dynamique qui re/présente le printemps. La jeune déesse est percée par sa connaissance de la mort, mais elle subit une renaissance : une plante sort de la sculpture et donne la vie à l’œuvre en vérité. C’est une vie qui se transforme, qui perd ses feuilles avec l’hiver, qui achète le prix de son épanouissement à force de sa mort. 

     Or, si l’on regarde par le trou qui casse le visage de la déesse de la renaissance après l’hiver, on verra une rose qui éclot dans le noir et semble dire : « Le printemps reviendra toujours. »

Proserpine

Upon a daydream did I lose the season:

I wondered what it’s like to not be me,

So many enjoy this privilege I see

And couldn’t comprehend my any emotion.

But I survived a death—the first at least—

And though I was burnt down my structure stands.

My life begins anew and foreign lands

Await my future as they did my past.

I henceforth bear these holes as marks of wisdom

And though one took my eye, don’t think me blind.

I see so clearly now—I understand,

A privilege man can enjoy but seldom.

Though it take all my strength, I’ll grow a rose

Though it as well must die, so I suppose.

 

21 December MMXXIII

–Bologna

 

Proserpine 

Pourquoi devrais-je mourir pour le printemps ?

Et pour qu’une autre effleure, pour qu’elle éclose ?

De ma souffrance saurai-je un jour la cause ?

Or le présent m’attend dans l’entretemps.

J’accepte alors ma mort et mon supplice,

Et je comprends que je serai une autre ;

Le doux printemps est désormais l’apôtre

Qui vous rappellera mon sacrifice ;

Je vous en prie, gardez donc ma mémoire

Et chaque avril en regardant une fleur

Sachez quel est le prix qui la dévore

Et récitez en voix haute ma triste histoire.

C’est par les trous que rentre la lumière :

Et je suis morte pour vivre encore cette ère.

 

–21 janvier MMXXIV

Paris

 

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